L'Ayurvéda au fil des saisons
Publié par Delphine Shaktima dans Les bases de l'Ayurvéda · 6 Février 2019
Tags: L'Ayurvéda, et, les, saisons
Tags: L'Ayurvéda, et, les, saisons
L’AYURVÉDA AU FIL DES SAISONS
L'Ayurvéda, science de santé issue de la grande sagesse védique, est une source d'enseignements précieuse pour notre bien être, au quotidien, selon la période de vie et au rythme des saisons.
Les médecines proche de La Nature ont compris il y a bien longtemps que pour être totalement heureux et épanouis, il nous faut vivre en accord avec les différents cycles de transformation de la Nature, car nous en faisons partie intégrante. Le microcosme qu’est l’homme, et le macrocosme (l’Univers) se reflètent l'un dans l’autre, et sont régis par les mêmes lois. En tant qu'être humain, nous avons, nous aussi nos cycles de transformations, et ils suivent notamment celles impliquées par les saisons.

Selon l'Ayurvéda, toutes nos fonctions physiologiques et psychologiques, reposent sur le jeu de forces vitales ou humeurs biologiques, appelées Doshas. Ces énergies vitales sont au nombre de trois, et, ont chacune une importance capitale dans le maintien et la préservation de notre santé. Nous les appelons, Vata, Pitta et Kapha. Chacun de nous possédons ces forces dans un équilibre qui nous est propre, que nous appelons la Prakriti, ou constitution de nature profonde.
Maintenir l’équilibre de notre Prakriti est la clef d’une santé durable, en gardant à l’esprit qu’il vaut mieux prévenir que guérir.

Grâce à la connaissance de notre constitution, nous apprenons à adapter notre alimentation et hygiène de vie au rythme des Doshas, et donc des saisons. En effet, chaque humeur biologique possède sa saison « d’aggravation » dite naturelle. Pour comprendre un peu plus ce concept, étudions le d'un peu plus près.

Chaque Dosha est une combinaison de deux éléments. Grâce à l’observation des qualités émanant de ces derniers, l'Ayurvéda nous apprend à ressentir ces forces en nous et autour de nous.
- VATA régit l'air (le mouvement) et l'éther (l'espace).
- Pitta régit le feu (chaleur, lumière) et l'eau (liquidité, vie).
- KAPHA régit l'eau (lubrification) et la terre (forme, stabilité).

Vata est principalement légère, froide et sèche. Elle contrôle tout mouvement dans le corps et à l’extérieur de lui, la respiration, les battements du coeur etc. Lorsque Vata est équilibré, il promeut la créativité et l’adaptation. Mais, à contrario, si ce Dosha se retrouve aggravé, il peut manifester de la peur, anxiété et mouvements anormaux.
Pitta est également léger, mais aussi chaud, gras et pénétrant. Dans son état d’équilibre, il soutient la digestion, la chaleur corporelle, la compréhension et l’intelligence. Mais lorsque Pitta est déséquilibré, il manifestera des acidités, diarrhées et autres manifestations d’inflammation, de la colère et/ou de la jalousie.
Kapha, comme nous l’avons vu plus haut, est une combinaison des éléments eau et terre. Ces mêmes éléments lui apportent donc des qualités de lourdeur, fraicheur et d’humidité. C’est grâce à elle que notre corps est lubrifié et résistant. Elle nous permet de ressentir le calme, et l’amour. Si elle se déséquilibre, la personne ressentira des manifestations de congestions (rhume, oedème, rétention d’eau etc.), ainsi que de l’attachement.

Pour comprendre l’Ayurvéda, il est important d'affiner notre sens de l'observation et de ressentir les qualités prédominantes dans notre environnement intérieur et extérieur.
En effet, si ma recherche est celle de l'équilibre et donc la préservation de ma santé, je dois apprendre à me connaître à chaque instant (car nous sommes en changement constant, tout comme les saisons!).
Si je me sens lourd, je dois rechercher la légèreté (jeune, activité physique etc.).
Si ma peau est sèche, je dois l'hydrater (auto massage, boire plus etc.). La plupart du temps, sans nous en rendre compte, nous mettons en pratique une des grandes lois de l’Ayurvéda qui est celle des polarités ou des opposés se pacifiant entre eux (et donc des similaires s’augmentant entre eux). C'est ainsi que nous allons comprendre comment nous adapter au fil des saisons, au-travers de notre alimentation et hygiène de vie.
Il existe une complexe association entre notre environnement, notre corps et notre système digestif se comportant tous de manière différente en réponse aux changements saisonniers.
Ce sont les qualités spécifiques (ou gunas) et les transformations existantes dans tous ces domaines (environnement, digestion, corps etc.) qui sont les plus importantes.

Rtucharya: le régime alimentaire et hygiène de vie en fonction des saisons.
L’Ayurvéda reconnait une saison Vata, de l’automne au début de l’hiver, une saison Kapha, de la fin de l’hiver à la mi-printemps, et une saison Pitta, marquée par la prédominance des jours les plus longs et chauds de l’année (de la fin du printemps au début de l’automne). Nous allons voir certains des conseils majeurs pour maintenir chaque force en équilibre, tout en gardant en mémoire que la prévention vaut mieux que la guérison. Nous prenons donc soin des Doshas avant l’arrivée de leur saison d’aggravation respective.

La saison Vata :
Le début de la saison Vata est marquée par le retour progressif des jours froids, des vents qui assèchent encore plus la terre et la rende plus dure, par la chute des feuilles. Vata, force du mouvement et du changement, sera toujours influencée par toute transition dans notre environnement (et notre corps). Remarquez comment votre peau s’assèche, comme votre digestion devient plus erratique, et comment votre énergie devient plus faible. Selon l’Ayurvéda, ce que nous pouvons faire pour empêcher ces manifestations est avant tout de se tenir éloigné d’un régime crudivore. Vata aimera le chaud donc le cuit, et l’humide. Pour contre-balancer le changement s’opérant durant cette saison, il est bénéfique de mettre en place une routine quotidienne avec des heures de repas et de sommeil régulières, mais aussi avec des temps de relaxation et de retrait en soi grâce à la méditation notamment. D’autres pratiques ayurvédiques conseillées sont les massages du corps à l’huile de sésame tiède, ou Abhyanga.

La saison Kapha :
La saison Kapha s’étend des jours froids de l’hiver jusqu’au printemps, lorsque la neige fond et que la nature commence à s’éveiller. Ces conditions climatiques aggravent les qualités de lourdeur, d’humide et de fraîcheur propres à Kapha. L’Ayurvéda nous enseigne que, pour la garder en équilibre, notre alimentation doit devenir plus légère, moins humide et propice à brûler les toxines accumulées durant l’hiver, grâce à l’utilisation d’épices piquantes par exemple. C’est le temps des jeûnes et autres pratiques détoxifiantes. Pour soutenir cette intention de légèreté, rester actif est primordial, comme se lever tôt et pratiquer un exercice physique régulier. Le printemps est souvent aussi la manifestation du retour des allergies. Pour les tenir éloignées, pratiquez le nettoyage des sinus avec le pot neti, associé ou non avec le nasya (application d’huile médicinale dans les narines).

La saison Pitta :
La saison Pitta est marquée par le retour des chaleurs, donc principalement l’été jusqu’au début de l’automne. Ses qualités sont pénétrantes, intenses et chaudes. Durant cette époque de l’année, nous pouvons expérimenter une faim moins forte, des acidités, des irritations et autres inflammations cutanées. Il est essentiel de privilégier tout ce qui pourra nous rafraîchir. Premièrement, grâce à notre alimentation. La nature nous en offre à foison! Les concombres, les salades, la menthe, les courgettes, les pastèques sont autant d’aliments propices à apaiser le feu intérieur, contrairement au café, viande rouge etc. Préférons nous dépenser le matin, plutôt qu’aux heures les plus chaudes de la journée et hydratons nous.

En conclusion, rappelez vous que le plus important en Ayurvéda est d’affiner notre sens de l’observation et notre ressenti des qualités présentes dans tous les domaines, ici et maintenant. Cette façon de considérer les choses est d’autant plus importante que selon notre région ou pays d’habitation, les saisons diffèrent, et c’est aussi, bien entendu, sans compter les changements climatiques dont nous sommes de plus en plus témoins.

0
critiques